Dernier jour complet dans notre paradis.

Le soleil darde ses premiers rayons dans un festival de couleurs chaudes. Mmm, trop tôt pour se lever. Pour une fois que nous ne sommes pas soumis à l'horaire d'un de nos impitoyables guides, autant en profiter !
La grasse matinée sera cependant de courte durée. Nous avons en effet adopté le rythme d'ici, où le soleil se couche vers 17h30, ce qui fait que nous tenons rarement plus loin que 22h.
Après nos ablutions, nous allons petit-déjeuner. "Un p'tit oeuf ?" nous demande-t-on. "A la coque, c'est possible ?". "Tout à fait". Chouette, il y avait longtemps. "Combien de temps de cuisson ?". "Si les oeufs sont gros - ce qui d'après lui est le cas -il faut compter 4'30". Les oeufs - petits - arrivent... durs. Même pas molets, non, tout à fait durs. Fou rire !
Retour au bungalow pour une séance de lecture. Auparavant, Bruno était venu s'enquérir de ce que nous souhaiterions manger pour déjeuner. Il faut dire que nous sommes toujours les seuls clients de l'hôtel. Trop top !
Au programme de la matinée : kayak. Nous voilà donc partis à bord d'un frêle esquif jaune. Pas facile de se synchroniser au début mais nous trouvons néanmoins rapidement notre rythme de croisière.
Objectif : aller voir à la pointe sud si nous apercevons des traces de tortues pondeuses.
Le cap passé, nous nous prenons au jeu et décidons de faire tout le tour de l'île.
Côté ouest, plutôt houleux, nous tombons au beau milieu des tortues. Elles sont partout et l'une d'entre elles émerge à quelques mètres de nous. Cela ne dure malheureusement pas longtemps, juste le temps d'une inspiration.
Nous entreprenons ensuite d'accoster entre rochers et rouleaux, sur l'étroite bande de sable encore à découvert. Opération couronnée de succès. Ouf !
Nous récupérons, mollement allongés sur des transats, à l'ombre d'un parasol blanc. "Voulez-vous boire quelque-chose ?" nous demande-t-ton, toujours attentif à notre bien-être. Ma foi, ce serait bien l'heure de l'apéro ! Nous nous faisons vraiment l'effet d'être deux pachas.
Ou deux stars en fait, sentiment dû à un incident particulier. Alors que nous lisions tranquillement en sirotant notre cocktail, un catamaran vient jeter l'ancre en face de nous. Deux vazahas en descendent et accostent sur notre île. Ô sacrilège !
Heureusement, nous sommes bien protégés et un employé de l'hôtel accourt aussitôt pour les chasser. Ils refusent tout d'abord. Monsieur, un vieux bedonnant, sort même son bonnet rouge pour aller nager. Devant l'échec de sa tentative d'expulsion, le garde va chercher du renfort, en la personne de Bruno, notre bonze comme le surnomme Lou. Il faut dire que son physique est impressionnant. Les deux parasites se voient donc contraints de repartir.
Hourra, les envahisseurs ont été boutés hors de notre île, merci les gars !
Après cette matinée pleine de péripéties, nous allons déguster ce que le chef nous a concocté, tout en admirant les tortues pointant le bout de leur nez dans les vagues, à quelques mètres de nous.
Le ventre archi-plein, nous nous traînons jusqu'aux transats sur lesquels nous nous affalons mais quelques instants plus tard, j'ai la bougeotte.
Lou me dissuade de bouger, prétextant une histoire de courants. Je me résigne en grommelant lorsqu'un employé de l'hôtel s'approche de nous : "le ski nautique, c'est pour qui ?". Je regarde Lou, un peu étonnée.
Un grand sourire jusqu'aux oreilles, il me rend mon regard : "surprise !". Génial ! Mais vais-je réussir à sortir de l'eau ? Stress...
Nous embarquons à bord du hors-bord à deux moteurs, nous éloignons un peu du rivage et... à l'eau ! Je sors du premier coup. Ouf, l'honneur est sauf. Merci Carole pour les précieux conseils que je n'ai apparemment pas oubliés malgré le temps.

Après quelques tours, mes bras déclarent forfait. A déjà été plus résistante, la Pilou ! L'est grand temps de se remettre au sport !
Nous enchaînons par un tour des îles durant lequel nous admirons Nosy Iranja la Grande de la mer. C'est également l'occasion de quelques sensations sur les vagues. Nous revenons alors que le soleil se couche et nous l'admirons tout en regardant passer les chauve-souris - et elles sont nombreuses - au dessus de nos têtes.
Au programme de ce soir : dîner aux chandelles sur la terrasse de notre bungalow. Y'a pire !
Nous voilà donc tranquillement installés sur notre terrasse à savourer la douceur du soir lorsque retentirent chants et musique. "Je crois que c'est pour nous" dit Lou.
Effectivement, l'équipe d'animation débouche au coin de notre bungalow pour quelques chansons. Nous apprécions le moment, touchés par l'attention.
Notre table est déjà prête : nappe blanche, bougie et un cœur rose. Mimi !
Alors que nous savourons notre dessert, Arthur, le spécialiste des tortues,déboule sur la terrasse. "Voulez-vous voir une ponte ? Il y a justement une tortue qui est occupée". Ni une ni deux, nous lâchons tout pour suivre Arthur qui nous entraîne à toute vitesse dans les allées de l'hôtel pendant plus d'un kilomètre (distance séparant la pointe Nord de la pointe Sud).
Il s'arrête finalement au milieu de la plage à côté d'un trou dans lequel, ô miracle, une tortue gigantesque est occupée à pondre. Nous voyons les œufs tomber à chaque poussée. Elles peuvent en pondre jusqu'à 150 !
Une fois la ponte terminée, la tortue va entreprendre de soigneusement reboucher le trou. Cette opération peut parfois prendre une heure.
Arthur en profite pour la mesurer : sa carapace fait 120 cm de long et 111 de large. c'est déjà un fameux spécimen. Comme elle est baguée, Arthur peut nous dire son âge : 60 ans.
Une fois le trou rebouché, nous la raccompagnons jusqu'à la mer, à laquelle elle parviendra laborieusement en traînant ses 180 kg sur le sable.
Au revoir ma belle !