dimanche 15 août 2010

Nosy Iranja - Sterrebeek (22/06/2010)

Après une dernière nuit sous la moustiquaire, PFFFFFFFF, pas envie de partir !


Petit snorkeling dans le lagon, Izou crève d'envie de refaire le tour de l'île de manière sportive, c'est à dire à la pagaie. Sans soucis, nous tirons sur nos bras dans une parfaite synchronisation, forts de notre expérience d'hier... le kayak fend les flots. Nous passons la pointe sud lorsque nous nous rendons compte que notre embarcation prend l'eau et coule petit à petit ! Action ! Nous abandonnons le navire devant les récifs balayés par les déferlantes pour remorquer à la nage notre Titanic en plastic jaune.
Sur la rive, nous sommes aidés par des jardiniers, alertés par nos cris et qui avaient assisté à la scène. Les hectolitres sont vidés du kayak.
Nous décidons néanmoins de ramener ce frêle esquif à bon port en longeant la côte est de l’île. Nous rentrons sans encombre et à notre arrivée nous entendons la douce voix de Ernest, le sympathique barman "Vous prendrez bien quelque chose?".
Il nous propose l'apéro, nous acceptons en nous disant que ce sera le dernier que nous prendrons sur place. Etant sans montre depuis le début du voyage, nous consultons le soleil pour nous indiquer l'heure : Plein nord, il est midi ! En effet, dans l'hémisphère sud, le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest comme chez nous, mais ... passe au nord à midi.


Après un délicieux dernier repas, nous bouclons nos bagages et nous embarquons sur une des vedettes rapides de l'hôtel non sans saluer une dernière fois le personnel de l'hôtel, une larme perlant au coin de l'oeil. Destination : La grande Ile de Nosy Be.


Nous y accostons, un minibus nous attend pour nous déposer à l'aéroport. Le vol fut probablement un des plus tristes de toute l'histoire d'Air Madagascar. Transit à Antananarivo pour Charles de Gaule, vite vite, nous ne sommes pas en avance ... mais à Madagascar on attend que tous les passagers embarquent pour décoller.

Ce que nous retiendrons de Madagascar :

  • Le beauté des paysages et leur diversité
  • Le sourire d'Andry.
  • Celui des enfants quand le flash de l'appareil se déclenche
  • Une nature endémique
  • Le mystère de la longueur des pas de Nono
  • Avoir découvert un pays entre Polynésie et Afrique
  • Des écoles dans chaque village
  • Les apéros de Franck
  • La générosité des villageois, surtout les pauvres
  • ...
  • C'était le pays de notre voyage de noces.


Nosy Iranja (21/06/2010)

Dernier jour complet dans notre paradis.
Le soleil darde ses premiers rayons dans un festival de couleurs chaudes. Mmm, trop tôt pour se lever. Pour une fois que nous ne sommes pas soumis à l'horaire d'un de nos impitoyables guides, autant en profiter !
La grasse matinée sera cependant de courte durée. Nous avons en effet adopté le rythme d'ici, où le soleil se couche vers 17h30, ce qui fait que nous tenons rarement plus loin que 22h.
Après nos ablutions, nous allons petit-déjeuner. "Un p'tit oeuf ?" nous demande-t-on. "A la coque, c'est possible ?". "Tout à fait". Chouette, il y avait longtemps. "Combien de temps de cuisson ?". "Si les oeufs sont gros - ce qui d'après lui est le cas -il faut compter 4'30". Les oeufs - petits - arrivent... durs. Même pas molets, non, tout à fait durs. Fou rire !

Retour au bungalow pour une séance de lecture. Auparavant, Bruno était venu s'enquérir de ce que nous souhaiterions manger pour déjeuner. Il faut dire que nous sommes toujours les seuls clients de l'hôtel. Trop top !
Au programme de la matinée : kayak. Nous voilà donc partis à bord d'un frêle esquif jaune. Pas facile de se synchroniser au début mais nous trouvons néanmoins rapidement notre rythme de croisière.
Objectif : aller voir à la pointe sud si nous apercevons des traces de tortues pondeuses.
Le cap passé, nous nous prenons au jeu et décidons de faire tout le tour de l'île.
Côté ouest, plutôt houleux, nous tombons au beau milieu des tortues. Elles sont partout et l'une d'entre elles émerge à quelques mètres de nous. Cela ne dure malheureusement pas longtemps, juste le temps d'une inspiration.
Nous entreprenons ensuite d'accoster entre rochers et rouleaux, sur l'étroite bande de sable encore à découvert. Opération couronnée de succès. Ouf !

Nous récupérons, mollement allongés sur des transats, à l'ombre d'un parasol blanc. "Voulez-vous boire quelque-chose ?" nous demande-t-ton, toujours attentif à notre bien-être. Ma foi, ce serait bien l'heure de l'apéro ! Nous nous faisons vraiment l'effet d'être deux pachas.
Ou deux stars en fait, sentiment dû à un incident particulier. Alors que nous lisions tranquillement en sirotant notre cocktail, un catamaran vient jeter l'ancre en face de nous. Deux vazahas en descendent et accostent sur notre île. Ô sacrilège !
Heureusement, nous sommes bien protégés et un employé de l'hôtel accourt aussitôt pour les chasser. Ils refusent tout d'abord. Monsieur, un vieux bedonnant, sort même son bonnet rouge pour aller nager. Devant l'échec de sa tentative d'expulsion, le garde va chercher du renfort, en la personne de Bruno, notre bonze comme le surnomme Lou. Il faut dire que son physique est impressionnant. Les deux parasites se voient donc contraints de repartir.
Hourra, les envahisseurs ont été boutés hors de notre île, merci les gars !


Après cette matinée pleine de péripéties, nous allons déguster ce que le chef nous a concocté, tout en admirant les tortues pointant le bout de leur nez dans les vagues, à quelques mètres de nous.
Le ventre archi-plein, nous nous traînons jusqu'aux transats sur lesquels nous nous affalons mais quelques instants plus tard, j'ai la bougeotte.
Lou me dissuade de bouger, prétextant une histoire de courants. Je me résigne en grommelant lorsqu'un employé de l'hôtel s'approche de nous : "le ski nautique, c'est pour qui ?". Je regarde Lou, un peu étonnée.
Un grand sourire jusqu'aux oreilles, il me rend mon regard : "surprise !". Génial ! Mais vais-je réussir à sortir de l'eau ? Stress...
Nous embarquons à bord du hors-bord à deux moteurs, nous éloignons un peu du rivage et... à l'eau ! Je sors du premier coup. Ouf, l'honneur est sauf. Merci Carole pour les précieux conseils que je n'ai apparemment pas oubliés malgré le temps.
Après quelques tours, mes bras déclarent forfait. A déjà été plus résistante, la Pilou ! L'est grand temps de se remettre au sport !
Nous enchaînons par un tour des îles durant lequel nous admirons Nosy Iranja la Grande de la mer. C'est également l'occasion de quelques sensations sur les vagues. Nous revenons alors que le soleil se couche et nous l'admirons tout en regardant passer les chauve-souris - et elles sont nombreuses - au dessus de nos têtes.
Au programme de ce soir : dîner aux chandelles sur la terrasse de notre bungalow. Y'a pire !

Nous voilà donc tranquillement installés sur notre terrasse à savourer la douceur du soir lorsque retentirent chants et musique. "Je crois que c'est pour nous" dit Lou.
Effectivement, l'équipe d'animation débouche au coin de notre bungalow pour quelques chansons. Nous apprécions le moment, touchés par l'attention.
Notre table est déjà prête : nappe blanche, bougie et un cœur rose. Mimi !

Alors que nous savourons notre dessert, Arthur, le spécialiste des tortues,déboule sur la terrasse. "Voulez-vous voir une ponte ? Il y a justement une tortue qui est occupée". Ni une ni deux, nous lâchons tout pour suivre Arthur qui nous entraîne à toute vitesse dans les allées de l'hôtel pendant plus d'un kilomètre (distance séparant la pointe Nord de la pointe Sud).
Il s'arrête finalement au milieu de la plage à côté d'un trou dans lequel, ô miracle, une tortue gigantesque est occupée à pondre. Nous voyons les œufs tomber à chaque poussée. Elles peuvent en pondre jusqu'à 150 !
Une fois la ponte terminée, la tortue va entreprendre de soigneusement reboucher le trou. Cette opération peut parfois prendre une heure.
Arthur en profite pour la mesurer : sa carapace fait 120 cm de long et 111 de large. c'est déjà un fameux spécimen. Comme elle est baguée, Arthur peut nous dire son âge : 60 ans.
Une fois le trou rebouché, nous la raccompagnons jusqu'à la mer, à laquelle elle parviendra laborieusement en traînant ses 180 kg sur le sable.
Au revoir ma belle !

mercredi 11 août 2010

Nosy Iranja (20/06/2010)

On s'y sent bien, alors on y reste !

Un petit déjeuner gargantuesque nous est servi. Crèpes, croissants, pain, oeufs et fruits de saison, que demander de plus ?

La pense bien pleine et dans un mode que je qualifierais de relax, je découvre avec effroi dans les yeux d'Izou ce message : "Toi, mon ami, tu vas bouger avec moi toute la journée" .

En effet, j'avais bien vu :
"Chou, on va faire le tour de l'ile"
Je lui réponds ok, en imaginant gambader pieds nus sur les chemins balisés, fraichement ratissés par le personnel de l'hôtel ... que nenni ! Après une séance de gym sur la terrasse, nous entammons le tour de l'île sur le rivage de sable. Trainant les pieds, nous arrivons au sud de l'île et croisons les traces qu'ont laissées deux tortues vertes, venues pondre une centaine d'oeufs pendant la marée haute de la nuit. Les vagues se font plus fortes, et à la place du sable succèdent des rochers acérés. Izou prend la tête de l'expédition progressant avec souplesse sur les récifs balayés par les lames. Lors d'une petite pause, nous apercevons une tortue prenant une respiration au sommet d'une vague à quelques mètres de nous : Dingue ! Finalement, mon exploratrice adorée renoncera d'escalader des rochers devenus infranchissables. Je la rassure en lui garantissant que probablement personne n'avait été aussi loin dans l'aventure ;-)
Mmmh, je filerais bien un peu lire, lové dans le super hamac de notre chambre ...

"Hobby Cat !" me dit-elle.
En fait, ce fut le seul moment calme de la journée. Nous embarquons sur un petit catamaran skippé par un gasy pas trop marrant. Izou manoeuvre le petit foc avec l'aisance de la bretonne qui sommeille en elle et prend goût à l'histoire.

"Je veux aller là-bas" Je scrute au loin la barière de vague au loin. Pas de soucis, l'hôtel regorge de hors bors hyper puissants clapotants un peu plus loin ... même pas le temps de respirer, la voilà qui plonge dans l'eau et se lance dans un énergique crawl. Je la suis, me disant que au moins pendant le repas elle sera obligée de s'assoir. Les eaux sont transparentes et de couleur turquoise ... le paradis c'est ici !Hein Jean - Louis?

Même pas le temps de digérer le petit repas et  ...

"Chouchou, on va visiter le phare sur la grande Nosy Iranja et profiter de la marée basse pour traverser sur le banc de sable"

OK (avais-je vraiment le choix?)
Izou donne le ton, la marche sera sportive dans le sable fraichement brassé.

En arrivant en vue du village, nous remarquons un groupe d'enfants les pieds dans l'eau. Ils sont en train de pratiquer la pêche de leurs ancètres en formant un cercle qui se resère pour finalement rabattre le poisson dans une nasse. Nous décidons de ne plus demander le chemin du phare et de nous guider au juger, après s'être assuré que l'inventeur du GPS n'est assurément pas malgache. Effectivement nous nous sommes vus montrer une autre direction à chaque demande de trajet. Avec la t° tropicale, la montée est plus difficile que nous ne l'imaginions. Nous arrivons finalement sur le promontoir où la vue sur notre petite île est grandiose.
"La porte du phare est ouverte, on monte !"
 Les milliers de marches gravies, la vue est encore plus belle.

Le phare est jouxté par l'école du village (ils doivent avoir de sacrés mollets ces petits écoliers ;-)) Cette construction en excellent état date de 1904, au début du protectorat français. Nous décidons de la visiter. Un tableau noir et des bancs dans chacune des 3 classes, des dessins de tortues marines trônent au dessus du tableau de l'une. Une fin de leçon écrite à la craie en français et malgache dans une autre ... avec un peu d'imagination on imagine bien l'ambiance studieuse des petits écoliers dans leur tablier bleu dans leur classe aux murs délavés.

"Hop hop hop, il faut rentrer pour que la marée ne nous bloque pas ici"
Nous revenons donc au pas de charge sur notre Nosy Iranja à nous.
Après un petit apéro bien mérité, c'est déjà l'heure de notre massage, dont le salon est introuvable suite aux explications du réceptionniste (voir raison plus haut). Nous trouvons finalement Christian dont les mains expertes finissent par décontracter une Izou qui ne demandait finalement que ça. Pour ma part, c'est un massage de réflexologie qui a bien relaxé mon vieux dos.
C'est sous les bourrasques du soir, bien protégés derrière des nattes que nous dévorons un délicieux capitaine arrosé d'un excellent Sauvignon sud af' que nous a proposé Bruno notre maître d'hôtel. Celui-ci nous propose de regarder avec le personnel de l'hôtel le match de la coupe du monde du jour : Brésil - Côte d'Ivoire. Sympa de nous proposer de partager ce moment avec eux ! L'Afrique, portée sur les épaules des ivoiriens ne vaincra pas le géant sud américain ... cette fois-ci !

Recette du jour : tartare de poisson :
Poisson blanc, concombre, tomate, gingembre, sauce soja, oignon rouge

mardi 10 août 2010

Ambariomena - Nosy Iranja (19/06/2010)

Joyeux anniversaire Marco !

Cette nuit, le vent a frappé violemment notre bivouac, s'engouffrant en rafales dans notre tente ouverte (c'est qu'il fait chaud la nuit, par là-bas).
Si au début, l'air frais fait du bien, cela devient assez vite gênant. Nous fermons vite un des pans de toile, ce qui nous permet toutefois de rester le nez sous les étoiles. Et quelles étoiles ! Le ciel est magnifique.

Peu après, la pluie s'en mêle. "Tu ne dois pas faire pissou ?" entends-je d'une voix pleine d'espoir, car c'est son tour d'affronter la tempête pour fermer la tente de l'extérieur. Heureusement pour lui, j'ai trouvé le moyen de lui épargner cela sous la forme d'une fermeture éclair ouvrable... de l'intérieur ! Merci Izou ;-).
Tout cela ne nous empêchera cependant pas de passer une excellente nuit.

Réveil à 6h30. Hum, dur dur !
Décidément, que ce soit en vacances ou pour aller travailler, le dalma n'est pas fait pour les petits matins.
Petit dej' à base de fruits et de beignets, un régal.

Il est à présent l'heure d'embarquer les affaires dans la pirogue. Au programme de la matinée : incursion dans la mangrove en profitant de la marée haute, puis plongée-pêche et apéro aux environs de Nosy Iranja où nous devons être débarqués à 13h au plus tard. L'équipage doit en effet encore rentrer à Nosy Be avant la tombée de la nuit.

Nous nous aventurons donc au milieu des palétuviers...
Izou, aux aguets, veut absolument voir un crocodile. En vain. Notre moteur semble les faire fuir.
Le spectacle de cette large bande d'eau entourée d'arbres est étonnant. Nous avons l'impression de partir en expédition au cœur d'une forêt tropicale.
Nous croisons quelques pirogues sans occupant : ils sont partis couper des arbres du voyageur afin de les revendre sur la Grande Terre. Un peu plus loin, dans la baie, les boutres attendent d'être remplis.
En naviguant au milieu de ce mur de verdure, nous avons peine à croire qu'il y ait autant d'activité derrière.
"Bonjour vazaha" entendons-nous ponctuellement. Ce sont les enfants qui nous saluent au passage.
Nous repassons devant le village où nous nous sommes arrêtés hier. Les enfants s'amusent comme des fous dans la mer. Il est vrai qu'il n'y a pas école aujourd'hui. En nous voyant, ils nous font signe de la main. Gentils et accueillants, comme leurs aînés.

Cap vers le large et l'île de Nosy Iranja.
A la sortie de la baie, nous nous arrêtons pour la - soi-disant - première plongée. Lou s'essaie au fusil sous-marin... et fait mouche du premier coup ! Il attrape un magnifique poisson perroquet que nous dégusterons à l'apéro, quelques heures plus tard. Mondo a moins de chance, et revient bredouille.
Nous levons alors l'ancre pour nous rapprocher de notre destination. Nous nous arrêtons juste au large de notre île-hôtel. Féérique !

Et c'est là que les choses sérieuses commencent. Franck sort sa planche, choisi avec soin ses fruits, prépare cinq timbales devant lui. Voici venue l'heure de l'apéro !
Le dernier certes... but not the least. Nous nous régalons du poisson de Lou, simplement grillé et poivré. Il ne faut rien de plus, si ce n'est un deuxième verre, qui aura raison de la deuxième plongée. On ne peut pas tout avoir !
Nous partageons ensuite un dernier repas avec nos matelots : du canard au carry et coco (râpé à partir de noix fraîches, s'il vous plait).
Un dernier plongeon de la pirogue et il est temps de partir pour le débarquement sur l'île. Pas question de ponton, c'est sur la plage-même que nous accostons. La claaaasse !
Nous sommes accueillis par l'entièreté du personnel de l'île, une véritable armée. Il faut dire que nous sommes les seuls clients de l'hôtel !
Après un verre d'adieu à nos marins, nous les regardons partit avec nostalgie sur leur pirogue. Au frevoir Franck, Simon et Mondo pour ces magnifiques moments.

Nous découvrons ensuite notre hôtel : le paradis sur terre. Imaginez des cases perdues au milieu d'une végétation luxuriante, le tout entouré de sable blanc et d'une eau turquoise.

Après un rapide "dessalage", nous partons en expédition sur la grande Iranja, séparée de notre île par une bande de sable uniquement découverte à marée basse.
Nous avons pour objectif d'aller jusqu'au phare mais l'allée de caillou après la plage nous en dissuade, nous qui sommes venus pieds nus.
Retour à l'hôtel en jouant avec les vagues.

Après une délicieuse douche - l'occasion d'enfin se laver les cheveux - nous sirotons un apéro sur notre terrasse, face à la mer. Nul doute que ce séjour s'annonce sous les meilleures auspices.
Ah oui, j'oubliais, au programme de ce soir : 17h, éclosion d'œufs de tortue. Top !



Après un moment de détente/lecture, nous regardons l'heure :  16h40 ! Il s'agit de ne pas être en retard pour le rendez-vous. Nous nous dirigeons donc à grands pas vers la pointe Sud de l'île, où se trouvent tous les nids. Ils sont étiquetés avec le jour de la ponte ainsi que le nombre d'œufs. Nous sommes attendus par Arthur, le spécialiste des tortues. C'est lui qui va en effet déclencher l'éclosion en creusant au dessus du nid. Et c'est là que, ô magie, nous apercevons un bout de nez, puis deux, qui apparaissent dans le sable. Un peu de sable sec pour réveiller le petit monde, et c'est la sortie en masse. Au total, 75 petites tortues naîtront du sable. Nous les aidons à regagner la mer, vers laquelle elles se dirigent d'instinct. Instants magiques...

mardi 3 août 2010

Alefa, Anjiabe - Ambariomena (18/06/2010)

Voici comment se déroule une nuit sur une plage paradisiaque : Sous une tente équipée d'une moustiquaire bien efficace et après s'être engouffré dedans, toutes lumières éteintes, tels de souples gymnastes, nous nous endormons sur le lattoflex local avec le bruit continu des vagues sur le rivage comme berceuse.


Grat grat grat ... un gratement sur la toile contre ma tête me réveille, encore un bernard l'hermite qui a perdu sa maison ou quoi? ... Bêêêêêêê, bêêêê ... Tiens, c'est le cabri sauvage aperçu tout à l'heure qui cherche sa Moman. Je peux vous dire que seule la nuit noire m'a empêché de l'égorger celui là ;-)

Le soleil se lève, nous déjeunons sur la nate. Ce matin, Simon a même accompagné les nombreux fruits de délicieux beignets cuits à la minute. Mmmmmh

Nous emnarquons illico avant que la marée descendante ne bloque la pirogue qui avait remonté le rivage. Sisi, un ingénieusité de Mondo qui avait placé l'ancre l'envers, ce qui a permis à la pirogue de remonter avec la marée montante à 2M du rivage et de rester sur place quand celle-ci s'est mise à descendre. Faut dire que nous sommes entourés de vrais pros!

2 nouvelles haltes pendant lesquelles nous plongeons, admirant les fonds marins pendant que nos marins nous remontent une nouvelle langouste ainsi qu'un énorme poisson : un vivaro des mangroves. Nous ne mangerons pas que du riz ce soir ! Pendant ce temps, Simon sort de la cale des immenses crabes des mangroves. Son absence d'hier doit être la raison de leur présence. Pauvres crabes, pour éviter qu'ils ne s'échappent, Simon les a amputés ... nous abrégerons leur souffrance au repas de midi.

Nous entrons à la voile dans la baie abritant le lieu où nous passerons la nuit.

Nous accostons devant un village typique que Franck nous fit une petite visite. Peu ou pas d'hommes visibles, ils sont soit occupés à pêcher, soit en forêt à la recherche de l'arbre du voyageur dont les feuilles et le tronc sont les matériaux de construction des cases.

Après avoir traversé la baie, nous installons notre campement autour d'une grande hutte sur pilotis que Alefa a fait construire par et pour les habitants du village voisin.

Une petite balade pour nous dérouiller les jambes? Et hop, nous voilà partis pour longer la plage. Nos jambes furent vite déroulées quand nous nous fîmes attaquer par un nuage de mouchettes, dont l'unique but est de vous dévorer de la chair vous laissant vous gratter pour le restant de vos jours. On appelle ça un sprint malgache ! Essoufflés, nous arrivons au moment même où Franck nous préparait la traditionnelle caipirinha, aujourd'hui, celle-ci sera agrémentée de pamplemousse. S'ensuit le repas, nous dévorons le gros poisson pêché ce midi dans une délicieuse sauce pour terminer le repas en compagnie de l'équipage autour d'une bouteille de Dzama Carte Noire. (Rhum de Nosy Be dont la distillerie a malheureusement fermé ses portes lors d'une sombre période de troubles politiques il y a six ans, le drame !)

Bonne nuit.



Recette du jour : La recette du jour est annulée pour raison syndicales et est remplacée par la pensée du jour : Moura Moura (*)



(*) Voir explications précédentes

dimanche 1 août 2010

Alefa ! (17/06/2010)

=  en avant !


4h30, Lou me réveille pour une histoire de crampe. Le pauvre chou, ce n'est vraiment pas agréable !
6h00, toujours une crampe. Pourvu que ça passe.

Nous nous levons un peu dans le gaz et préparons nos sacs pour partir vers notre pirogue. Vite, vite, notre speed boat est déjà là et les porteurs se pressent à la porte.
Nono et Djiva sont venus nous dire au revoir. Adorables ! Ou alors ils voulaient s'assurer d'être vraiment débarrassés de nous ;-).

Nous embarquons sur le speed boat et c'est parti pour 30' à toute vitesse sur les flots. Direction : Nosy Be.
A cette vitesse, la mer paraît de béton.

Nous arrivons vite chez Alefa, où nous sommes accueillis avec un succulent p'tit dej' sur la plage. Notre hôte se présente : Franck. C'est lui qui sera notre guide durant ces trois jours de navigation.

Après s'être approvisionné de matériel de survie au petit magasin local, nous embarquons à bord de la pirogue. Cette dernière a pour nom ANJARANAO, ce qui signifie "votre/ta chance".
Nous démarrons au moteur car il n'y a pas de vent. C'est souvent le cas avant 11h30, nous explique Franck.

Nous faisons connaissance avec l'équipage : Simon, maître cuistot, et Herman, dit Mondo, à la barre. Caractéristique de ce dernier, assez taiseux sauf après deux double caïpés.
Voici une excellente occasion pour introduire la recette du jour : rhum, citron vert, mandarine (si si), sucre de canne et eau. Un délice !

Après environ deux heures de nav' durant lesquelles Lou en profite pour piquer un petit somme (il faut dire à sa décharge qu'il a très mal dormi à cause de sa crampe, vous vous souvenez ?), nous jetons l'ancre à côté d'une île déserte pour y admirer les poissons qui y foisonnent.

Et c'est là que le drame éclata : Lou entendit un hurlement sous marin. Affolé, il regarda autour de lui, persuadé qu'un requin - au moins - m'avait fait pousser un tel cri. Eh bien non ! Je me suis soudainement retrouvée au milieu d'un banc de méduses. J'ai donc hurlé dans mon tuba avant de battre le record du sprint palmé  - tout en continuant à hurler - pour rejoindre le bateau. Beurk !

Nous changeons d'endroit pour une autre île près de laquelle nous allons déjeuner. Encore un peu de snorkeling pour nous ouvrir l'appétit. Sans méduse cette fois, ou à peine. Lou attrapa une langouste, malheureusement trop petite que pour être mangée. Pas mal quand même !
Ce ne fut cependant pas le cas pour Mondo, donc la pêche fut beaucoup plus miraculeuse. Ouf !

Vint alors le moment magique de l'apéro. Imaginez déguster une caïperinia au milieu de l'océan tout en dégustant du poisson grillé pêché une heure auparavant !
Le repas, préparé par Simon sur le bateau durant la matinée, est un régal : crevettes, riz et une divine sauce à base de tomates, oignon et ail confit, le tout accompagné d'hachard de citron pimenté.

Une fois la vaisselle faite dans l'océan, nous repartons, à la voile cette fois. Le bateau glisse silencieusement sur l'eau. Doucement bercés, nous nous endormons sous le pare-soleil.
Un bruit de raclement nous réveille. Que se passe-t-il ? Le gouvernail vient simplement de toucher le fond ; nous sommes arrivés à destination pour notre premier bivouac, à savoir une plage déserte de sable blanc.
Il faut quelques aller-retour pour vider la pirogue. A l'heure où j'écris ces lignes, nous venons de déguster de l'eau de coco, mollement allongés sur une natte à l'ombre d'un cocotier. Elle est pas belle, la vie ?


Fin de la sieste, Franck nous emmène pour une balade dans l'île. Anciennement habitée par des ramasseurs de coco - il y avait même une mosquée - elle est à présent déserte et les cocotiers sont mal en point. Ils sont en effet envahi par un parasite qui les réduit littéralement en poussière.

Vint ensuite l'heure de la douche. Oui oui, vous avez bien lu, même sur une plage déserte loin de tout, nous avons notre petit confort ! Bon, certes, elle se résume à un seau d'eau avec une écuelle, mais l'eau claire nous fait un bien fou après toute cette eau salée.


Le soleil se couche sur la mer en un décor flamboyant.
Nous prenons l'apéro du soir en compagnie de Franck tout en dégustant une délicieuse langouste grillée pêchée quelques heures auparavant par Mondo. Miam !

Après le repas du soir - bredes et zébu - nous nous retirons sous notre tente pour un repos bien  mérité. A demain !

vendredi 23 juillet 2010

Réserve d'Ankarana - Ankify (16/06/2010)

La soirée du jour 9 se clôture par la séance de récit quotidienne pendant laquelle nous couchons ces lignes, ceci en dégustant un Xème rhum arrangé. Aujourd'hui : vanille banane séchée litchi. La quiétude du lieu sera brisée par le démarrage du groupe électrogène. Effectivement, ici l'électricité c'est de 18H à 22H ! Autre luxe : l'eau chaude ! Celle-ci provient du puits voisin, est remontée de plusieurs mètres à la force des bras des employés du lodge pour être transportée en brouette jusqu'à la chambre, hissée sur le toit seau par seau pour être déversée dans un bidon noir. Le soleil finira le travail. La prochaine fois que je prendrai une douche en Belgique, j'apprécierai ce luxe encore plus qu'auparavant.
Bonne nuit.

Driiiiiiiiiing, hop hop hop, départ pour une seconde journée au Parc National de l'Ankarana. Nous contournons des tsinghy "tourelles", mais le plus impressionnant est à venir... une plateforme nous fait découvrir des tsinghy à perte de vue. Les tons gris - vert dominent, la vue est impressionnante. Nous nous lançons sur un sentier balisé qui traverse cette étendue. La chaleur est au rendez-vous, tout comme les pachypodiums et autres panganus que nous observons tout au long de notre progression.
Nous empruntons une fine passerelle qui enjambe un canyon, traversons une grotte à la lumière de nos lampes pour finir la balade à travers la forêt secondaire dans laquelle nous croisons une nouvelle espèce de lémuriens.

Ces petits lémuriens bruns sont adorables, et leurs gros yeux nous indiquent que cette espèce est nocturne. Après cette intéressante randonnée, nous dévorons un poulet bicyclette au coco dans une gargote ensuite, départ pour Ankify.

La route traverse des paysages de plus en plus verdoyants (décidément, on ne nous avait pas menti sur le grande diversité des paysages à Madagascar). Les villages se succèdent avec leurs cases sur pilotis, les murs et toits faits des branches de l'omniprésent arbre du voyageur.

Petit interlude au sujet du code de la route malgache. Aujourd'hui, je vais vous expliquer la fonction du klaxon malgache. Il est avant tout un outil de communication très précis. Suivant son intensité, sa répétition, sa longueur et la nervosité du conducteur, il voudra dire tantôt "merci", "salut", "attention je vais dépasser", "attention je dépasse maintenant", "dégage de ma route" ou encore "si tu ne dégages pas, je t'écrase" (ce qui n'arrive jamais je vous rassure :-)

Nous arrivons dans une région fertile, ici sont cultivés le cacao, les bananes, le poivre, les feuilles de l'arbre Ylang-Ylang. Nous achetons un paquet de vanille parfumée au vol et arrivons à notre hôtel le Dauphin bleu, joli hôtel de style colonial, surplombant le rivage. Ce leu sera notre transition du monde "normal" au monde sauvage qui nous attend demain avec le départ pour trois jours de pirogue... Pendant notre repas, nous admirons les lézards grouillant sur le mur blanc de la terrasse, ceux-ci se régalent de la multitude de papillons de nuits virevoltant autour des lampions. Tout d'un coup, un lézard imprudent, se précipite vers le bas du mur pour happer un gros insecte pour, dans la seconde qui suit, se faire croquer par un matou qui guettait sous notre table. Bienvenue dans le monde sauvage! Retour à la chambre pour hurler devant un scorpion accroché sur la moustiquaire... il ne manque plus que le serpent sous les draps, mais bon, ça, ce sera probablement pour demain :-)

jeudi 22 juillet 2010

Joffreville - réserve de l'Ankarana (15/06/2010)

Comme d'habitude, nous nous réveillons 5 minutes avant le réveil, pourtant mis sur 7h. Faut croire qu'on a pris le rythme malgache : tôt couché, tôt levé. Faut dire que le soleil se couchant vers 17h30, cela incite plutôt à vite glisser sous les draps.

Nous partons à 8h en compagnie de Nono et de Djiva pour la réserve de l'Ankarana, soit 3h20 (soyons précis !) de voyage.
En cours de route, nous traversons de magnifiques paysages, ainsi que des villages aux marchés colorés. Nous en traversons un à pied. Autant dire que 2 Vasaha au milieu de tous ces gasys ont fait sensation. Nous nous sommes fait abordés par l'un d'eux passablement éméché. Nul doute qu'il allait bientôt "mesurer la route" !

Nous arrivons enfin au parc. Je dis "enfin" car nous commençons à en avoir un peu marre de la voiture.

Nous nous aventurons donc dans le parc, abandonnons la voiture quelques instants plus tard et continuons à pied. Notre premier objectif est un ficus géant, vieux de 700 ans. Le nôtre à la maison fait pâle figure à côté ! Ses racines sont impressionnantes et s'étendent plusieurs mètres autour de l'arbre.

Nos estomacs commençant à gargouiller, nous nous arrêtons dans une aire de pic-nic. Ô surprise, nous sommes vite assaillis par une horde de lémuriens couronnés avides de bananes. Pas question de leur donner quoi que ce soit cependant, c'est interdit. Il ne faut en effet pas qu'ils deviennent dépendant des humains.
Pas farouches pour un sou, ils s'aventurent même sur la table. L'un deux va tenter une opération "vol plané" pour attraper la pelure qu'Izou tenait à bout de bras. Pas de chance pour lui, Izou fut plus rapide.

Après avoir avalé notre gigantesque sandwich, nous nous mettons en route pour la grotte aux chauve-souris. L'accès se fait via un gigantesque escalier aménagé pour le confort de nos petits pieds. Dire qu'il va falloir remonter tout cela après ! Bah, n'y pensons pas pour l'instant...
La grotte est impressionnante. D'amblée, ce sont les cris et l'odeur qui nous assaillent. Elles sont des milliers à être suspendues au plafond. Seuls au fond de cette grotte, nous avons l'impression d'être des explorateurs d'un autre monde. Izou est quand même contente de revoir la lumière du jour. Pas claustro pour rien !

Ensuite, c'est la remontée infernale. Nous arrivons en haut des tsingys en nage, surtout Lou ;-). C'est ça d'être de grands sportifs. Hum.
Du haut des tsingys, la vue est époustouflante. Nous faisons le tour de la grotte par le dessus, magnifique promenade. Les points de vue sont splendides.

Nous redescendons ensuite pour voir la "perte des rivières", un gigantesque gouffre dans lequel se jettent deux rivières en saison des pluies. Difficile de se l'imaginer car elles sont à présent complètement à sec. Pourtant, l'eau peut monter jusqu'à quelques mètres au-dessus de nos têtes, nous explique notre guide.

Pour le retour, petite marche forcée jusqu'à l'entrée du parc. Nous arrivons même avant la voiture et en profitons alors pour déguster une - une seule ? - THB bien fraîche.

Petite lessive en arrivant à l'hôtel - le minimum pour ne pas gaspiller d'eau - et apéro sur fond de jour déclinant clôturent cette magnifique journée.

A demain !